Quiconque passe par là doit savoir que je n'approuve pas le libertinage
historiographique de mon ami Elgidius. Sa responsabilité —pas la mienne— est
engagée dans ces essais que
les circonstances me conduisent à accueillir, quoiqu'avec réticence.
La "grande Histoire" est un combat de mots (logomachie). Il faut faire
comme avec les Sirènes : se
boucher les oreilles et poursuivre sa route. Et si l'on cède, il faut
sauter dessus: Pourquoi
les Romains employèrent-ils sept cents années à se donner enfin un
empire à peu près aussi vaste que celui qu’Alexandre conquit en sept ou
huit années ?(Voltaire, Essai sur les
moeurs). Ou, suivant l'étonnante intuition post-moderne de Gibbon
: Have
Asia and Africa, from Japan to Morocco, any feeling or memory of the
Roman Empire ? (en marge de son
exemplaire de D&F, in Burey, 1897, p
xxxv).
Quant à l'étude d'Elgidius sur la première
croisade, son dernier factum
(que j'espère ultime), je sais combien l'auteur a souffert pour se
dépêtrer de dix siècles de légendes et d'historiographie ! Mais
pourquoi n'a-t-il pu en faire une lecture tibétaine (lamas, grands
lamas et brigands-gentilhommes...) ?
Elgidius tente de défaire l'embrouillamini des fils de l'Histoire et
des enfants des mensonges. J'admire
son
courage et je plains sa jeunesse.
Esambe
Josilonus
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