05/10/2025
Esambe Josilonus
Esambe Josilonus
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 I. DŽvolution de la Couronne


2025Ñ l'ancienne version du texte (Succession & hŽritage) est en cours de transformation:

En 1328, les Valois avaient accŽdŽ sans phrases ˆ la Couronne, et le passage aux Valois-OrlŽans (1498), puis aux Valois-Angoulme (1515) s'Žtait effectuŽ de mme. La coutume (et quelques manÏuvres) avait suffi.

En 1584, la mort de l'hŽritier prŽsomptif, Franois d'Anjou, duc d'Alenon, frre du roi Henri III, ajoute une crise dynastique ˆ la guerre civile politico-religieuse. Quoique Henri III soit jeune (nŽ en 1551) et qu'un fils reste possible, la question de sa succession est posŽe avec une acuitŽ croissante par la Ligue avec laquelle il rompt en 1588 (meurtre des Guise suivi de l'assassinat du roi en 1589).

Dans le climat d'intense polŽmique du temps excitŽe par la fŽbrilitŽ des imprimeurs, les partisans de Navarre hyperbolisent une loi salique venue du fond des ‰ges (Pharamond !) et donc consubstantielle ˆ la Monarchie. Le principe de masculinitŽ exprime (et cache ˆ nos yeux courroucŽs) que la succession est hŽrŽditaire (cf. L'Žnigme de la loi salique Ñ ˆ venir) : le mort saisit le vif, aussi lointain cousin qu'il soit, mme encore en couches, mme inapte ou dŽment... mme hŽrŽtique.

A cette hŽrŽditŽ qui dŽsigne Navarre, les ultras opposent l'Žlection mais leur dŽfense gŽnŽrale consiste ˆ critiquer ou minimiser la loi salique en la subordonnant ˆ une loi catholique encore plus essentielle ˆ la monarchie trs-chrŽtienne (Clovis etc). Les deux doivent dŽsigner la mme personne. A dŽfaut, ou bien l'hŽrŽtique se convertit (ce sera le cas), ou bien le pape, les Etats gŽnŽraux, une assemblŽe de Grands, un bienveillant protecteur (roi d'Espagne), arbitrent.

Il s'ensuit un large dŽbat qui, pour la premire et la dernire fois, exprime longuement, en mille arguments souvent confus, le pour et le contre de la loi salique, laquelle, in fine, triomphera avec Henri IV et, devenue la pierre de touche de la dynastie Bourbon, se "constitutionnalisera" au XVIIe.

Nul doute que nos Courtenay qui rvent ˆ leur royale origine perdue dans les brumes du passŽ ne voient alors s'ouvrir des possibilitŽs insouponnŽes : quand "Pharamond", Childebert, Charlemagne, Charles "de Lorraine", Capet, deviennent des acteurs "prŽsentifiŽs" de la lutte politique, Louis le gros n'est plus une antiquitŽ ; quand, dans une absurde exagŽration rhŽtorique empruntŽe ˆ Balde, les partisans de la Salique admettent un successeur in millesimo gradu, une vingtaine de degrŽs se transforment en broutille ; quand la dŽvolution de la Couronne est proclamŽe toujours successive, linŽale, agnatique sous le drapeau d'une Salique promue loi fondamentale, comment ces Courtenay ne se sentiraient-ils pas aspirŽs par la Couronne ?