Tableau gŽnŽalogique simplifiŽ


NDE: L'Histoire gŽnŽalogique du P. Anselme [ 1694], continuŽe par Du Fourny [ 1713], 3e edition, Revue, corrigŽe & augmentŽe par les soins des PP. Ange & Simplicien, T4, Suite des Pairs de France, 1728, commence Žgalement la gŽnŽalogie de la maison de S. Simon par I. Mathieu de Rouvroy que son mariage fait sr de S. Simon.
Je ne suis pas Boislisle qui liste toutes les branches dont Mathieu est la tige. NŽgligeant MontblŽru, Sandricourt et Grumesnil, je me limite aux Rouvroy-Rasse dont sort le Duc Claude.


I. Mathieu de Rouvroy, dit le Borgne [1], chevalier, seigneur du Plessier-sur-Saint-Just et de Coivrel,   vers 1370 ; Žp. Marguerite, dame de Saint-Simon et d'Estouilly

Alphonse de Rouvroy, gouverneur et vice-roi de Navarre

du 1 :

II. Jean, dit le Borgne, seigneur desdites terres, lieutenant du Roi en la province de Reims [2] ; Žp. Jeanne de Bruyeres de Montigny

Marguerite, Žp. Jean d'Humires

Marie, abbesse de ND de Fervaques

du 1 :

III. Mathieu II, dit le Borgne [3], tuŽ ˆ Azincourt (1415) ; Žp. Jeanne de Haverskerque, dite de Wicque, dame de Rasse

Guillaume, dit le Gallois, tuŽ ˆ Azincourt [4]

du 1 :

IV. Gaucher, seigneur de Saint-Simon et de Rasse, chambellan du duc Jean de Bourgogne et du roi Charles VI, capitaine de Riblemont [5], testa en janvier 1458 ; Žp. 1¡ Jeanne de Wavrin ; 2¡ Marie de SaarbrŸck, veuve de Jean de Hangest [6]

Gilles, auteur de la branche de RASSE [qui suit]

Jeanne, chanoinesse ˆ Maubeuge

Isabelle, Žp. 1¡ le 3 nov. 1417, Jean Bracque ; 2¡ Aubert, seigneur de Sorel, bailli de Chauny et Noyon

Peronne, Žp. Pierre d'Oinville.

...

 

IV. Gilles, seigneur de Rasse, du Plessis-Choisel, d'Ivillers, PrŽcy [7], ch‰telain d'Orchie, etc., chambellan de Charles VI et du connetable de Richemont, bailli et capitaine de Senlis, etc.,   1477 ; Žp. Jeanne de Flocques de Grumesnil [8]

V. Guillaume, seigneur de Rasse, PrŽcy, etc., chambellan de Franois I, 1525 ; Žp. Marie de la Vacquerie [9]

VI. Mery, seigneur de Balagny et de PrŽcy,  1527 ; Žp. Geraude du Prat de Nantouillet

Louis, seigneur de Rasse, du Plessis-Choisel, etc., bailli d'Hesdin [10] et de Senlis [11], gentilhomme de la chambre, chevalier de l'ordre du Roi,  1578 ; Žp., le 24 novembre 1531, Antoinette de Mailly

du 2 :

VII. Franois, seigneur de Rasse, du Plessis-Choisel, etc., marŽchal de camp, gentilhomme ordinaire de la chambre,  17 octobre 1620 [12] ; Žp., le 15 fevrier 1563, Suzanne Popillon d'Anzac [13]

VIII. Louis II, seigneur du Plessis, etc., gouverneur et bailli de Senlis, ma”tre des eaux et forets du bailliage [14],  juin 1643 ; Žp., 28 avril 1594, Denise de Ia Fontaine d'Esches, dame de Vaux [15]

IX. Charles, marquis de Saint-Simon, chevalier des ordres, marŽchal de camp, gouverneur de Senlis, etc.,  25 janvier 1690 ; Žp., le 11 septembre 1634, Louise de Crussol d'Uzes, veuve du marquis de Portes

Claude, duc de Saint-Simon, pair et chevalier des ordres, gouverneur de Blaye, Senlis, etc., nŽ le 16 aout 1607, + 3 mai 1693 ; Žp.1¡, le 26 septembre 1644, Diane-Henriette de Budos de Portes,  le 2 decembre 1670 ; 2¡, le 17 octobre 1672, Charlotte de l'Aubespine,   6 octobre 1725

Louis, commandeur de Malte, capitaine aux gardes,  2juin 1679 [16]

Jeanne, Žp.,11 fev.1619, Louis de Fay de Cressonsac

Louise, Žp., 26 nov.1624, Laurent du Chastelet, gentilhomme de Ia chambre [17]

du 2 :

X. 1er lit. Marguerite-Gabrielle-Louise, nŽe le 2 dec. 1646,   28 fevrier 1684 ; Žp., 17 avril 1663, Henri-Albert de CossŽ, duc de Brissac, mort le 29 dŽcembre 1698 ; Louis, 1650-1651 ; Marie-Madeleine, 1659-1665

2d lit. Louis, duc de Saint-Simon, auteur des Memoires, nŽ le 16 janvier 1675, mestre de camp de cavalerie, membre du conseil de rŽgence, ambassadeur en Espagne, grand de premire classe et chevalier des ordres,   2 mars 1755 ; Žp., le 7 avril 1695, Gabrielle de Durfort-Lorge,   21 janvier 1743.

dont :

XI. Jacques-Louis, duc de Ruffec, nŽ le 29 mai 1698, chevalier de Ia Toison d'or, brigadier des armŽes,  16 juillet 1746 ; Žp., le 26 mars 1727, Catherine-Charlotte-ThŽrse de Gramont, veuve du prince de Bounonville, morte le 21 mars 1755. Dont : Marie-Christine-Chretienne, nŽe le 7 mai 1728, comtesse de Rasse, duchesse de Saint-Simon et grande d'Espagne, grande-croix de l'ordre de Malte, dame d'honneur de Mesdames [18] ; Žp., le 10 decembre 1749, Charles-Maurice de Grimaldi-Monaco, comte de Valentinois, lieutenant general en basse Normandie,  4 juillet 1774.

Armand-Jean, marquis, puis duc de Ruffec, nŽ le 12 aout.1699, grand d'Espagne, marechal de camp,   20 mai 1754 ; Žp., le 22 janvier 1733, Marie-Jeanne-Louise Bauyn d'Angervilliers, veuve du president de Maisons,   7 septembre 1761, s. p.

Charlotte, nŽe le 8 sept. 1696 ; Žp., le 16juin 1722, Charles-Louis-Antoine-Galeas de Hennin-Bossut, prince de Chimay, grand d'Espagne, chevalier de la Toison d'or, lieutenant general, etc.,   29 septembre 1763.

 



[1] Belleforest qualifie Mathieu de Rouvroy de Ç sage et vaillant chevalier È. Selon Haudicquer de Blancourt (Nobiliaire de Picardie, p. 489), Philippe de Valois l'ayant nommŽ gouverneur de Lille, il dŽfit entirement, en 1338, l'armŽe anglaise conduite par Salisbury et Suffolk, prit ces deux comtes, et fora les Flamands de lever le sige de Tournay ; mais, en 1340, il fut pris par les Anglais. Selon le texte de Froissart (Žd. Luce, tome II, p. 13 et viii), le Borgne de Rouvroy fut en effet pris en 1340, mais par les gens du Hainaut, et il n'Žtait que simple chevalier, servant dans la bataille des marŽchaux de France, avec un Žcuyer. Il venait, dit une montre, de Ç Rivery prs Amiens È Ñ Dans une revue du pays de Vermandois, nous avons vu rŽcemment que le surnom de Borgne, portŽ successivement par Mathieu, son fils et son petit -fils, semblait ˆ quelques antiquaires tre un nom de famille, un nom patronymique. Rien de plus frŽquent pourtant que ces surnoms de guerre au quatorzime sicle, et que leur transmission hŽrŽditaire : les Rouvroy portaient celui de Borgne, comme les Villaines celui de Bgue, les d'Aunoy celui de Gallois, d'autres celui de Danois, etc.

[2] Jean assista ˆ la bataille de Poitiers (1356), et fut fait prisonnier par les Navarrais.

[3] En1372, il servait sous les ordres du connŽtable du Guesclin.

[4] C'est de ce Guillaume que, suivant Imhof (tome II. tab. 45) et tous les gŽnŽalogistes, y compris le P. Anselme et Maubreuil, seraient descendus les Rouvroy du Puy reniŽs par Claude et Louis de Saint-Simon. Leurs preuves, remontant jusqu'ˆ l'annŽe 1490, se trouvent dans le dossier Rouvroy, au Cabinet des titres. Ceux-lˆ aussi se disaient issus directement des Vermandois.

[5] Gaucher, au dire de Monstrelet, se distingua dans la guerre contre les Anglais, ayant quittŽ le parti bourguignon en 1424. I1 fut enterrŽ aux Cordeliers de Saint-Quentin. Voyez son article dans le P. Anselme.

[6] Marie de Saarbruck, fille d'Ame, damoiseau de Commercy, et de Marie de Chˆteauvillain, descendait au neuvime degrŽ de Louis VIII, roi de France, et de Blanche de Castille.

[7] Le pre de Gilles avait vendu ses terres de Beauvaisis au chancelier Arnaud de Corbie, le 29 avril 1385 ; mais Gilles et son frre Gaucher recueillirent des successions considŽrables, soit de leurs pre et mre, soit de leurs deux oncles maternels, Robert de Haverskerque, seigneur de Rasse, Orchies et Bailleul, mort ˆ Azincourt, et Pierre de Haverskerque. Ils ne rŽglrent le partage que le 11 juin 1443. Ç Gilles de Saint-Simon, dit son biographe HemmerŽ (ms. Glairambault 1140, fol. 67 v¡), eut pour sa part les seigneuries de Rasse, d'Orchies, de Bailleul et de Coudun, et, en cette qualitŽ de seigneur de Rasse et en mŽmoire de la trs-illustre maison de Haverskerque, l'une des plus anciennes bannires de Flandres, il Žcartela ses armes de Rouvroy et de Haverskerque, et mit sur le tout l'Žcu de Vermandois et de Saint-Simon. Il voulut mme que Guillaume de Saint-Simon, son fils a”nŽ, pr”t le titre de seigneur de Rasse, qui a toujours ŽtŽ portŽ et retenu par sa postŽritŽ... È.

Rasse, aujourd'hui Raches, est un gros bourg de plus de seize cents habitants, avec ch‰teau, ˆ six kilomtres N. E. de Douai. Il fut ŽrigŽ en haute justice pour Gilles de Saint-Simon, en 1464. C'est le nom ancien de cette terre, demi-franaise et demi-espagnole, que notre duc de Saint-Simon transporta sur son fief de Saint-Louis ˆ la Rochelle, pour y asseoir la grandesse d'Espagne confŽrŽe en 1722 ˆ son second fils.

 Ñ Gilles Žtait dŽjˆ devenu seigneur de PrŽcy-sur-Oise par la donation que lui avait faite, en 1444, son cousin Louis de PrŽcy, fils de BŽatrix de Saint-Simon, ˆ charge de porter l'Žcusson des PrŽcy sur le tout de ses armes. (Voyez ci-dessus, p. 397.) Puis, le 6 dŽcembre 1448, il acquit, sur la paroisse de Chamant, ˆ une lieue de Senlis, la seigneurie du Plessier ou Plessis-Choisel, vendue par Messire Jacques de Villiers et par Jean Baudry, son neveu ; il y rŽunit, par la suite, la gruerie de la fort d'Halatte, et fit reconstruire le ch‰teau, qui avait ŽtŽ dŽmoli en 1420, ˆ l'instigation des habitants de Senlis. Le Plessis changea alors son ancien surnom de Choisel contre celui de Rasse (aujourd'hui le Plessis-Chamant). Plus tard encore, en 1470, Gilles acquit le fief d'Ivillers prs la Villeneuve-sous-Verberie, relevant de la ch‰tellenie de Pont-Sainte-Maxence. (Cabinet des titres, et ms. Clairambault 1140, fol. 67 V.)

Nous avons dit plus haut (p. 389 et note 7) que l'histoire de Gilles de Saint-Simon, considŽrŽ comme le hŽros de sa race, avait ŽtŽ Žcrite pour le duc Claude, vers 1650, par Claude HemmerŽ, et que le manuscrit original en avait ŽtŽ recueilli par Clairambault. L'Ïuvre est curieuse, mais d'un volume tel qu'il serait impossible d'en reproduire autre chose que les sommaires de chaque chapitre. Nous les donnons ici avec la pensŽe que quelque sociŽtŽ savante de l'ancienne Ile-de-France ou du Valois pourra, par la suite, en publier le texte intŽgralement :

 Ñ I. De la naissance et noblesse de Gilles de Saint-Simon. Ñ II. Ses pre et mre. Ñ III. Gilles de Saint Simon ŽlevŽ au service du comte de Ponthieu, depuis dauphin et roi de France sous le nom de Charles VII. Ñ IV. Ses premires armes. Ñ V. Il est fait chevalier.Ñ VI. Gilles de Saint-Simon, employŽ en Picardie, attire au parti du roi Charles VII le sire de Saint-Simon, son frre, et autres seigneurs de la province ; se trouve ˆ la bataille de Verneuil. Ñ VII. Charles VII le met auprs d'Artus de Bretagne, comte de Richemont, connŽtable de France. Ñ VIII. Sa conduite pendant les disgr‰ces du connŽtable et ses inimitiŽs avec les favoris du Roi. Ñ IX. Il est l'un des chefs de l'armŽe franaise ˆ la levŽe du sige de Montargis. Ñ X. Il combat ˆ Patay et dans plusieurs siges. Ñ XI. Sige de Ham par les Anglais, levŽ par Gilles de Saint-Simon, qui suit le connŽtable au secours du damoiseau de Commercy, son parent.Ñ XII. Il est employŽ ˆ la nŽgociation de la paix entre le Roi et le duc de Bourgogne ; assiste au traitŽ d'Arras. Ñ XIII. Il est fait lieutenant gŽnŽral du connŽtable au pays de Caux et est pris par les Anglais. Ñ XIV. Il est fait chambellan du Roi, bailli et gouverneur de Senlis. Ñ XV. Il sert le Roi ˆ la prise de Montereau et de Meaux. Ñ XVI. Il est employŽ ˆ la garde de Paris et envoyŽ au secours de la ville de Harfleur. Ñ XVII. Il reoit le Roi ˆ Senlis et sert aux siges de Creil et de Pontoise. Ñ XVIII. Il accompagne le Roi ˆ la conqute de la Guyenne et sert au ravitaillement de Dieppe. Ñ XIX. Il partage avec son frre a”nŽ et donne ordre ˆ ses affaires domestiques. Ñ XX. Il sert le Boi ˆ la conqute de la Normandie et ˆ la bataille de Formigny. Ñ XXI. Le connŽtable, devenu duc de Bretagne, veut attirer Gilles de Saint-Simon en ce pays ; il est choisi par le Roi pour assister au procs du duc d'Alenon. Ñ XXII. Mort de Charles VII ; Gilles continue ses services ˆ Louis XI. Ñ XXIII. Mort de Gilles de Saint-Simon ; sa sŽpulture en la cathŽdrale de Senlis. Ñ XXIV. Jeanne de Flocques, femme de Gilles de Saint-Simon, et leur postŽritŽ. È

La carrire militaire de Gilles de Saint-Simon fut rŽellement des mieux remplies ; les grands chroniqueurs de son temps, les Monstrelet, les Alain Chartier, en rendent tŽmoignage. D'autre part, gr‰ce aux profits de la guerre et aux bienfaits du roi Charles VII, il put remŽdier ˆ la mŽdiocritŽ de la fortune qui lui revenait comme cadet et assurer ˆ ses hŽritiers un Žtablissement solide dans le Valois. Ce fut vers 1438, et non en 1430, comme l'Histoire gŽnŽalogique l'a imprimŽ, que le Roi le pourvut de la charge de bailli de Senlis ; le titulaire prŽcŽdent, Alain Giron, Žcuyer d'Žcurie de Charles VII, venait de succomber en Champagne, dans une rencontre avec les troupes du damoiseau de Commercy (juin 1438). Gilles ne prta serment que le 20 juin 1439, et, en 1446, par lettres donnŽes aux Montils-les-Tours, le 31 dŽcembre, la charge de capitaine de Senlis fut ajoutŽe ˆ celle de bailli. (Manuscrits d'Afforty, tome XII, et archives de Senlis, reg. BB 3, fol. 63.) Gilles habitait, selon la tradition, un logis d'apparence antique qui existe encore dans la rue Bellon ; il y mourut le 18 dŽcembre 1477, et fut inhumŽ ˆ Notre-Dame, dans la chapelle qu'il avait fait Žlever sur le c™tŽ droit de l'Žglise, attenant ˆ la porte qui communiquait avec la cour de l'ŽvchŽ. Cette chapelle, qui conserva longtemps le nom du grand bailli, servit de sŽpulture ˆ ses descendants jusqu'ˆ la fin du dix-septime sicle. Elle Žtait dŽdiŽe ˆ saint Jacques, et desservie par deux chapelains ˆ la prŽsentation du fondateur. (Mss. d'Afforty, tome II, p. 449). C'est lˆ que Claude de Saint-Simon, devenu duc et pair, voulut faire Žriger, vers 1655, un monument funbre, pour lequel le bailli Maubreuil rŽdigea une Žpitaphe pompeuse (ms. du Chesne, n¡ 17, p. 545).

Au mois de septembre 1477, Gilles avait fait un testament, dont nous devons la connaissance, d'aprs une copie du dix-huitime sicle, ˆ M. Flammermont. Le testateur s'y intitule : Ç Gilles de Rouveray (sic), dit de Saint-Simon, seigneur de Rasse et de PrŽcy, chambellan du Roi È. La date du quantime est restŽe en blanc. Gilles affecte ˆ la chapelle construite par lui Ç puis nagure È la propriŽtŽ de sa terre de Fontaines-les-Cornus, prs Senlis. Il ordonne de tenir ses trois fils, Guillaume, Louis et Antoine, ˆ l'Žcole, jusqu'ˆ ce que Ç chacun d'eux sache et entende son latin È. Ñ Ç Et, ajoute-t-il, pour ce que ledit Antoine est le plus jeune des trois, et que, en matire de noblesse, l'a”nŽ a des prŽŽminences que n'ont pas les autres È, Antoine aura les terres de Coudun, Baugy et Ivillers, prs Compigne. Il ratifie la donation de la terre du Grand-Puiseux, prs BŽthisy, ˆ sa fille Marie, femme de Yon de Vaux, et celle du fief de la Motte-d'Oysemont, avec d'autres biens fonciers, ˆ son b‰tard Louis. Tous les biens meubles non lŽguŽs doivent revenir ˆ sa veuve. Pour exŽcuteurs testamentaires, il dŽsigne son gendre Walerand de Sains, seigneur de Marigny, et son neveu Philippe du Moulin, seigneur de Vins. Par ce testament, il avait fondŽ des services religieux et des lits ˆ l'h™pital de Rasse ; par un codicille du 17 dŽcembre, il ordonna que, Ç attendu le temps des guerres qui a ŽtŽ par ci-devant, tous et chacun ses sujets et autres qui lui seroient tenus et redevables en anciens arrŽrages, soient quittes en payant de trois annŽes les deux, et de deux annŽes une et demie È.

Selon une liste des baillis et capitaines de Senlis qui ne para”t pas trs-exacte (mss. Afforty, tome XII, in fine), cette charge Žtait passŽe, avant mme la mort de Gilles de Saint-Simon, ds le 27 aožt 1477, aux mains de Charles de Contay ; mais, six ans plus tard, elle revint entre celles du gendre de Gilles, Walerand de Sains, qui la transmit, en 1523, ˆ son propre fils, Jean de Sains. Aprs celui-ci, Franois de Barbanon l'exera de 1543 ˆ 1567, et elle fit retour alors ˆ Louis de Saint-Simon, petit-fils de Gilles. Nous verrons plus loin, dans l'appendice n¡ II, ce qu'elle devint sous les gŽnŽrations suivantes, et comment elle fut transformŽe en gouvernement.

[8] Jeanne de Flocques Žtait fille d'un cŽlbre capitaine de l'armŽe de Charles VII, Robert de Flocques, dit Flocquet, chambellan du Roi, marŽchal hŽrŽditaire de Normandie et bailli d'ƒvreux, qui mourut en 1461. ƒtant Ç de nouvel ŽpousŽe È, elle fit sa premire entrŽe ˆ Senlis le 19 mai 1453, et le corps de ville offrit ˆ Ç Mme la baillie È un gros muid de vin vermeil et une demi-queue de vin clairet. (Renseignements communiquŽs par M. Flammermont). Elle se remaria ˆ noble homme Louis d'Illiers, Žcuyer, qualifiŽ seigneur du Mesnil-Madame-Rasse dans un acte du 15 octobre 1481, par lequel Guillaume de Saint-Simon abandonne ˆ sa mre l'usufruit pour un an de tout ce qui aurait pu lui revenir de son pre, moyennant une somme de deux cent cinquante livres tournois, en se rŽservant l'habitation pour lui et ses serviteurs dans le ch‰teau de PrŽcy, ainsi que le foin pour ses chevaux. (Arch. nat., K 2378.) Ce fut seulement le 12 avril 1491 que les biens de Gilles, de sa veuve et de Louis de Saint-Simon, leur fils, furent partagŽs entre Antoine et Guillaume de Saint-Simon, Žcuyers, et leur beau-frre Walerand de Sains, seigneur de Marigny, bailli et capitaine de Senlis. (Bib. nat., ms. Fr. 26 293, n¡ 403.) Gilles avait eu hors mariage un fils et deux filles. Le fils, qualifiŽ : Ç Noble homme Louis de Saint-Simon, Žcuyer, seigneur de la Motte-d'Oysemont par l'espace de cinquante-trois ans È, fut enterrŽ ˆ Compigne, au dehors de l'Žglise Saint-Antoine, le 4 novembre 1523, avec Catherine de la Motte, sa femme. Il brisait les armes de Rouvroy et de Rasse d'une cotice brochant sur le tout. (Bib. nat., ms. Fr. 8228, fol. 317.)

[9] Guillaume de Rouveray (sic), dit de Saint-Simon, Žcuyer, rendit hommage au Roi, en 1484 et en 1498, pour ses terres de PrŽcy et du Plessis-Choisel (Arch. nat., P 5, n¡ 1445 et 1496). On trouve plusieurs pices de 1500, 1508, 1521, etc., sur ce Guillaume et sur Marie de la Vacrye (sic), dans le recueil de chartes cotŽ ms. Fr. 26 293.

[10] On trouve dans le ms. Clairambault 1140, fol. 32 v¡, et dans un volume de Gaignires (ms. Fr. 8228, fol. 317) le dessin et la description de la tombe de noble homme Louis de Saint-Simon, dit Flocquet, Žcuyer d'Žcurie du roi Charles VIII, sieur de Cl‰ville en Normandie, mort en son vieil ‰ge, le 22 novembre 1490, et enterrŽ ˆ l'abbaye Saint-Corneille de Compigne. C'est sans doute celui que les gŽnŽalogies appellent Antoine. Il portait la croix de Rouvroy, ŽcartelŽe des armes de Rasse et de celles de Flocques : d'argent ˆ trois bandes de gueules.

[11] Louis de Rouvroy Saint-Simon, seigneur de Rasse, fut pourvu de la charge de gouverneur, capitaine et bailli d'Hesdin, par lettres donnŽes ˆ Saint-Germain-en-Laye le 11 juillet 1547, et il y fut reu le 22 fŽvrier suivant. Ñ On trouve un Louis de Rouvroy, Žcuyer, seigneur de Saint-Simon, pensionnŽ ˆ 200 livres, en 1500, et un Claude, Žcuyer, pensionnŽ ˆ 100 livres, en 1494.

[12] Franois, seigneur de Rasse et du Plessis-Choisel, rendit hommage pour cette dernire terre, le 27 fŽvrier 1581 (Arch. nat., P 6, n¡ 1749).

[13] Petite-fille de Pierre Popillon, chancelier du Bourbonnais, et de Claude Herbelot.

[14] Louis rendit hommage pour le Plessis le 26 mai 1621 (Arch. nationales, P 181, n¡4). Par lettres donnŽes ˆ Blois, le 16 juin 1626, il fut pourvu de la charge de ma”tre particulier des eaux et forts de Senlis, rŽsignŽe par Me Daniel de Martine (ms. Fr. 26 293, n¡ 413). Son fils lui f”t avoir le gouvernement de Senlis en 1627.

[15] Cette terre de Vaux, prs Meulan, dont Claude de Saint-Simon porta quelque temps le nom (voyez ci-aprs, p. 437, note 4), Žtait venue ˆ Denise de la Fontaine par sa grand'mre, Isabeau de Vion, hŽritire des ch‰telains du lieu. Le pre de Denise de la Fontaine Žtait gentilhomme de Monsieur, frre du Roi.

Ñ Nous avons recherchŽ les actes de baptme ou autres relatifs aux enfants issus de ce mariage ; le double des registres paroissiaux du Plessis-Chamant qui existe au greffe du tribunal de Senlis ne nous a fourni que les actes de baptme qui suivent :

1¡ 8 juin 1595, baptme de Marie, fille de Louis de Saint-Simon et de Denise de la Fontaine. Parrain, Franois de Saint-Simon ; marraine, Marie de Conti.

2¡ 22 septembre 1596, baptme de Jeanne. Parrain, Anne de la Fontaine ; marraines, Jeanne de la Fontaine et Nicole de Saint-Simon.

3¡ 28 septembre 1597, baptme de Louise. Parrain, Franois de Saint-Simon ; marraine, Claude de Saint-Simon.

4¡ Ç Le dimanche 15e jour d'avril 1601, a ŽtŽ nŽ un fils ˆ Louis de Saint-Simon, sieur de Rasse, et ˆ Denise de la Fontaine, sa femme. Le baptme dudit enfant a ŽtŽ fait le 19e jour dudit mois ; son parrain, Christophe de Saint-Simon ; sa marraine, Claude de Saint-Simon È. Cet enfant, non nommŽ, doit tre Charles, dit le marquis de Saint-Simon, auquel la Gazette attribue quatre-vingt-neuf ans et neuf mois en janvier 1690.

Il manque donc tout au moins les baptistaires des deux autres fils : Claude, nŽ en 1606 ou 1607. et son frre, le commandeur Louis de Saint-Simon. Ñ On trouve, sur les mmes registres, deux mariages : 1¡ 26 novembre 1624, Louise de Saint-Simon et Laurent du Chastelet, chevalier, seigneur de Fresnires ; 2¡ 19 janvier 1634, Marie de Saint-Simon et Franois de HŽnouville. Ce dernier mariage, que ne mentionne aucune gŽnŽalogie, fut cŽlŽbrŽ en prŽsence de MM. de Rasse, de Saint-LŽger et de Fontenay.

[16] Cet oncle, dont notre Saint-Simon n'a fait aucune mention, s'Žtait fait recevoir dans l'ordre de Malte, le 24 mars 1626. Les preuves de noblesse faites pour lui, ˆ cette occasion, se trouvent au Cabinet des titres, dans le registre 575, p. 787. En 1635, son frre, alors tout-puissant, lui fit donner la compagnie colonelle nouvellement crŽŽe au rŽgiment des gardes, et il la conserva jusqu'en 1643, qu'il dut donner sa dŽmission. Il eut alors la commanderie de PezŽnas, puis la perdit, soit par suite d'un Žchange avec le bailli de Demandols, soit par le fait d'une dŽpossession que le grand ma”tre de Lascaris aurait prononcŽe en avril 1649. L'annŽe suivante, il obtint la commanderie du PiŽton, prs Charleroy, et en prit possession le 10 octobre ; mais, frappŽ lˆ encore d'une sentence de dŽpossession, le 13 fŽvrier 1668, pour n'avoir point payŽ sa pension magistrale, il en appela ˆ Rome et se maintint dans la commanderie malgrŽ le grand ma”tre. Cette affaire fut l'objet d'un grand factum, imprimŽ en 1670, et dans lequel certains fragments de la correspondance du commandeur donnent une singulire idŽe de sa turbulente indŽpendance. Sa commanderie finit par passer au jeune Barbezieux, le futur ministre de la guerre.

Quant ˆ la conduite du commandeur de Saint-Simon dans les affaires politiques, particulirement au temps de la Fronde, on verra, dans l'appendice n¡ II, qu'elle fit peu d'honneur ˆ son nom, et fut bl‰mŽe par tous les partis. Il testa ˆ Paris, le 2 juin 1679, mourut le mme jour, rue Saint-Beno”t, et fut enterrŽ le 3, ˆ Saint-Sulpice. (Jal, Dictionnaire critique, p. 1137.) Selon l'acte mortuaire, il n'avait que soixante-quatre ans environ, ce qui ferait remonter sa naissance ˆ 1615, Žpoque o ses parents Žtaient mariŽs depuis vingt-deux ans ; mais, en ce cas, comment ežt-il pu commander un vaisseau au sige de la Rochelle et remplir, vers le mme temps, plusieurs missions importantes et honorables? Ñ Son frre Claude lui fit obtenir, en juin 1650, l'abbaye en commende de Saint-Sauveur de Blaye, de bŽnŽdictins non rŽformŽs. Dans un de ses factums (Guigard, Bibliographie hŽraldique de la France, n¡ 446), il a pris le nom de Vermandois.

[17] Les deux tantes de notre auteur Žtaient :

1¡ Jeanne, baptisŽe au Plessis-Chamant le 22 septembre 1596, mariŽe, le 11 fŽvrier 1619, ˆ Louis de Fay, seigneur de Ch‰teaurouge et Valcourt, vicomte de Cressonsac, dont un fils, nommŽ Louis, fut inhumŽ le 8 mai 1626, dans l'Žglise de Chamant (gŽnŽalogie dressŽe et imprimŽe en 1695, par Charles d'Hozier) ;

2¡ Louise, baptisŽe le 28 septembre 1597, mariŽe, le 26 novembre 1624, ˆ Laurent du Chastelet, seigneur de Fresnires, Levigny, Auvillers, etc., gentilhomme ordinaire de la chambre, issu d'une bonne famille picarde (Reg. paroissiaux de Chamant). Saint-Simon ne connut probablement pas ces sÏurs de son pre, et il n'avait que quatre ans lorsque mourut le commandeur, ce qui peut expliquer qu'il ne parle d'aucun de ces trois personnages, qui n'avaient plus de reprŽsentants parmi ses contemporains, la postŽritŽ de l'une et l'autre de ses tantes Žtant dŽjˆ Žteinte.

[18] Mme de Valentinois succŽda ˆ la grandesse lorsque mourut son oncle le duc de Ruffec ; elle prit le tabouret le 4 juin 1754, et fut nommŽe dame pour accompagner Madame, le 27 octobre 1762. Dernire hŽritire directe de Saint-Simon, elle nomma pour sa lŽgataire universelle la duchesse de Fitz-James, qui Žtait parente de son mari (Victoire-Louise-Sophie Goyon de Matignon, fille du marquis, nŽe en 1722, mariŽe en 1741, morte en 1777), et dont descendent les reprŽsentants actuels du nom.